Jeudi 19 avril 2018, deux étudiantes ont dessiné un clitoris à la craie au bord du lac à Genève, au Jardin Anglais plus précisément. Dessinée sur le bitume, cette œuvre d’art éphémère représentant l’organe sexuel du plaisir féminin avait pour but de faire passer un message féministe. Effectivement, l’action avait un côté pédagogique, puisque la forme entière de cet organe n’est que très peu enseignée et reste assez méconnue de la plupart.
L’histoire aurait pu en rester là, mais deux agents municipaux qui passaient par là ont relevé leur identité et les ont prévenues d’occupation illicite de l’espace publique. La Ville de Genève a ensuite amendé les deux étudiantes en se basant sur l’article 1 du règlement concernant l’utilisation du domaine publique. Cet article stipule que : « Toute utilisation du domaine public excédant l’usage commun, au sens des articles 13 de la Loi sur le domaine public, du 24 juin 1961, et 56 de la loi sur les routes, du 28 avril 1967, doit faire l’objet d’une permission ». Faute de l’avoir réclamée et payée, elles écopent donc d’une amende.
Cet incident nous force à nous questionner sur notre réelle liberté d’expression sur le domaine public ici en suisse. Pays, faut-il le rappeler, considéré comme un modèle de démocratie. Cette histoire nous apprend que la liberté d’expression sur le domaine public n’est pas gratuite au pays des banques. Qu’en est-il dans les pays réputés moins démocratiques ?
Source : https://renverse.co/Punies-pour-un-dessin-a-la-craie-1557?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
Photo credit : Newtown grafitti via Flickr.com