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En tant que passionné d’horlogerie installé à Genève, j’ai toujours été fasciné par l’équilibre entre tradition et innovation qui caractérise ce milieu unique. Après avoir exploré différents horizons professionnels et m’être rapproché de l’univers des maisons de luxe, j’ai ressenti le besoin de donner la parole à celles et ceux qui façonnent l’horlogerie de demain.
C’est dans ce cadre que j’ai souhaité rencontrer des horlogers indépendants. Leur démarche me touche particulièrement : ils incarnent une vision sincère, loin des logiques industrielles, où chaque montre devient le reflet d’un savoir-faire personnel. Cet article est le fruit de cette curiosité et de ce désir de mettre en lumière un artisan genevois qui, par son parcours et son audace, illustre parfaitement ce que signifie créer en toute liberté.
Dans un univers dominé par les grandes maisons et les productions en série, Nicolas Delaloye a choisi l’indépendance. De Patek Philippe, autant à la manufacture qu’au musée, à Roger Dubuis, en passant par F.P. Journe, son parcours l’a mené au plus près de la haute horlogerie avant de décider de voler de ses propres ailes en fondant Delaloye Genève. Aujourd’hui, seul à son établi, il façonne des pièces uniques où chaque détail raconte une histoire de passion et de liberté.
Contrairement à d’autres indépendants entourés de petites équipes, il a choisi de travailler seul, épaulé uniquement par son épouse pour la partie administrative. Chaque montre naît entre ses mains, du mouvement aux aiguilles. « Je ne suis pas dans une logique de production, explique-t-il. Tout est fabriqué de façon artisanale. J’aime partir de presque rien et aboutir à une montre complète. »
Sa démarche commence toujours par le mouvement, qu’il considère comme le cœur de la pièce. Le design et l’habillage viennent ensuite, souvent réalisés en collaboration avec des spécialistes. L’inspiration, elle, se nourrit autant de ses années d’expérience que des pièces historiques qu’il a pu restaurer ou admirer.
La prochaine collection rend hommage aux plus grands astronomes de l’Histoire. Elle reposera sur le nouveau calibre ND02.51b, développé et manufacturé en interne. Le mouvement mettra en avant une seconde centrale, battant au cœur du cadran. Sous un cadran en émail cloisonné, véritable œuvre d’art, se déploiera la poésie mécanique. Chaque heure sera marquée par une sonnerie au passage, élégante et discrète. L’esthétique s’inspirera des découvertes célestes, reliant science et horlogerie. Le prototype est espéré pour avril 2026, jalon clé de cette aventure. Les souscriptions s’ouvriront à cette occasion pour les collectionneurs passionnés. Les premières livraisons de ce garde-temps sont prévues au 2ᵉ semestre 2026. Le nom de la collection est encore en cours de réflexion, renforçant son aura de mystère.
Être indépendant, c’est une liberté immense, mais exigeante. Là où une grande maison permettait de se concentrer uniquement sur la technique, il doit aujourd’hui tout gérer : conception, production, gestion et relation avec les collectionneurs. « C’est une liberté qui a un prix, reconnaît-il, mais voir une idée prendre forme et devenir réalité est une satisfaction incomparable. »
Ses clients sont principalement des hommes entre 35 et 65 ans, passionnés, souvent déjà collectionneurs. Ce qu’ils recherchent, ce n’est pas seulement une montre, mais une histoire, une rencontre avec celui qui l’a fabriquée. Parallèlement, des événements comme les Geneva Watch Days lui permettent de renforcer ce lien direct et précieux avec les amateurs.
Diplômé de l’école d’horlogerie de Genève, il rejoint immédiatement Patek Philippe, où il travaille sur les complications. Plus tard, il fait partie des premiers horlogers de F.P. Journe, puis de l’aventure Roger Dubuis. Ces expériences riches et formatrices le confrontent aux coulisses de la haute horlogerie contemporaine. Mais après une dizaine d’années dans ces ateliers d’excellence, l’envie d’indépendance se fait plus forte.
Le déclic survient en 2004. Il conçoit et fabrique son premier mouvement, le ND01, une montre réalisée uniquement pour lui. Lors de Baselworld, un collectionneur japonais lui propose de l’acheter sur-le-champ. Cette reconnaissance inattendue agit comme un électrochoc : il comprend que ses créations personnelles ont leur place dans le paysage horloger.
À la nouvelle génération d’horlogers – et notamment à son fils, qui vient d’entrer à l’école d’horlogerie – il souhaite transmettre une valeur essentielle : la curiosité. « Il faut être prêt à bouger, à aller voir ce que font les autres, à apprendre sans cesse. L’horlogerie est un monde passionnant mais parfois cloisonné. Pour progresser, il faut oser sortir de sa zone de confort. »
Crédit photo : Nicolas Delaloye
Depuis plusieurs années, je m’intéresse de près à l’horlogerie, un univers où tradition et innovation se rencontrent. Ce qui me passionne avant tout, ce ne sont pas seulement les complications et la technique, mais les histoires humaines qui se cachent derrière chaque création. J’aime comprendre ce qui pousse un artisan à consacrer sa vie à ce métier, comment il trouve sa voie et ce qu’il souhaite transmettre. Avec mes articles, je cherche à donner la parole à ces horlogers indépendants qui incarnent la liberté et la créativité, et à partager leur vision avec tous ceux qui, comme moi, sont fascinés par ce monde unique.
Très bel article, je lui souhaite beaucoup de succès !
Bravo Nicolas pour ta collaboration à ce bel article informatique. On se réjouit d'admirer les pièces terminées. Courage pour la suite de ces projets.
Le produits final est majestueux! Merci pour cette belle découverte.
Article très intéressant et inspirant ! Oser se lancer et créer, une satisfaction, il faut oser être fier de soi. Bravo M. Delaloye !