La loi et la pratique comptable suisse autorisent d’avoir des réserves de fonds propres qui n’apparaissent pas au bilan en fin d’exercice comptable.
Il s’agit des réserves latentes, aussi appelées réserves cachées qui représentent le capital propre dissimulé. Le but est d’offrir à l’entreprise une sécurité pour les années sombres.
Elles sont essentiellement engendrées par :
Les actifs sont inscrits au bilan pour des valeurs inférieures à leurs valeurs réelles.
Il s’agit par exemple d’enregistrer le stock de marchandises à une valeur plus basse que sa valeur d’acquisition ou pratiquer des amortissements plus élevés que la perte de valeur réelle.
Les passifs sont inscrits au bilan pour des valeurs supérieures à l’engagement réel de l’entreprise.
Cela signifie par exemple de maintenir au bilan des provisions superflues qui pourraient être dissoutes, d'indiquer des engagements fictifs ou d'appliquer un taux de change excessif.
Les entreprises qui établissent leurs comptes selon la loi comptable suisse sont autorisées à disposer généralement de 2 types de comptes en fin de période comptable :
C’est l’application du principe de prudence dans l’établissement du bilan selon la loi suisse, art. 960 CO qui permet ainsi de renforcer la stabilité de toutes les formes d’entreprises sur le long terme.
Du point de vue économie d’entreprise, on distingue 4 différentes catégories de réserves latentes :
Une entreprise qui a des réserves latentes dans son Bilan fait baisser sa charge fiscale, distribue moins de bénéfice, a plus de capacité d’autofinancement et plus d’indépendance financière et de souplesse.
En revanche, il faut tenir compte du fait qu’il aura une perte de transparence de droit à l’information aux actionnaires et bailleurs de fonds, ce qui remet en question le principe selon lequel les comptes doivent donner l’image fidèle de la situation économique de l’entreprise et l’authenticité du bilan.
Il faut noter que les normes comptables internationales (IAS/IFRS) et anglo-saxonnes (US et UK GAAP) interdisent la pratique de réserves latentes et qu’il n’y a normalement pas de réserves latentes dans les états financiers établis selon les normes autres que le code des obligations, internes et analytiques.
C’est pour cela que le législateur impose aux sociétés de capitaux de mentionner toute dissolution de réserves latentes dans l’annexe aux comptes annuels.
Les réserves latentes ne sont ni des valeurs patrimoniales, ni des montants liquides mais permettent à l’entreprise de réduire, ou même d’éviter un déficit prévisible en les dissolvant. Ainsi l’entreprise apparaît sous un meilleur jour aux yeux de l’extérieur.
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