Tsunami dans le monde automobile

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Rien ne sera plus pareil à la suite de la crise financière ! Entraîné par la débâcle financière, le secteur automobile tout entier a été « durement touché » a estimé, la semaine dernière Mitsuo Kinoshita, vice-président exécutif de Toyota, un des fleurons de l’industrie mondiale. Le constructeur nippon – qui pèse 120,50 milliards de dollars – a vu son capital fondre de 41% en un an. Un repli des bénéfices nets de 28,1% par rapport à la même période de l’année précédente a été enregistré. Les ventes en Europe de l’Ouest ont baissé de 14,4% au premier semestre 2008, et ont aussi reculé aux Etats- Unis. Au total, les bénéfices nets ont plongé de 70% pour la période de juillet à septembre. Le groupe General Motors quant à lui a enregistré une chute de 45% en octobre et prévoit de réduire de façon drastique son effectif en supprimant 55’000 emplois, après avoir déjà annoncé une perte de 2,5 milliards de dollars au troisième trimestre. Cette perte s’additionnant à celle des trimestres précédents, les liquidités vont probablement manquer avant la fin de l’année. Selon les analystes de la Deutsche Bank, le titre de GM – implanté aussi en Allemagne à travers la marque Opel – pourrait tomber à zéro. Comme Général Motors, Ford et Chrysler ont demandé au nouveau président des Etats-Unis une aide d’urgence. Sur le Vieux Continent également, les constructeurs n’hésitent plus à tailler dans leurs effectifs. Environs plus de 30’000 postes seront supprimés avant la fin 2008, et ce chiffre pourrait être revu à la hausse si les ventes ne repartaient pas en 2009. Mais le pire est encore à venir affirmait à fin d’octobre Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan : « En France, l’industrie devrait perdre environ 16’000 emplois cette année encore en comptant les équipementiers. » La situation est préoccupante, puisque le secteur automobile touche directement et indirectement environ 10% de la population active française. Comme un château de cartes, les répercussions sont de taille dans tous les secteurs touchant l’automobile aux Etats-Unis comme en Europe. En Allemagne, le fabricant de pneus Continental supprimera 5’000 postes d’ici la fin d’année. Michelin quant à lui envisage de fermer provisoirement des sites de production. La fabrication de peinture est aussi en chute libre en Allemagne, et les petits fournisseurs dépendant parfois d’un seul client vivent une situation critique. Ainsi, la production de pièces en aluminium en baisse constante chez le français Bélier entraîne une perte d’emploi estimée à environ 500 postes. Si la crise se prolongeait, de nombreuses PME pourraient disparaître. Opel et Ford ont plaidé leur cause auprès d’Angela Merkel afin que la chancelière prenne des mesures adéquates pour aider l’industrie automobile à sortir de cette grave crise. Seul Volkswagen peut se prévaloir pour le moment d’une stratégie solide et d’une bonne santé financière: 3’435 millions de véhicules produits au premier semestre 2008, 1,49 milliard d’euros de bénéfice opérationnel au 3ème trimestre et un ROIC de 9,7% qui le place parmi les plus élevés du secteur. Avec une telle stratégie de développement incluant le marché chinois, la firme a su préserver de solides assises dans ce contexte de crise financière.

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