La Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève est une association de droit privé, indépendante de l’Etat, au service des entreprises membres et d’une économie forte. Elle a été fondée en 1865 par le banquier Ernest Pictet, il s’agit de la troisième plus ancienne chambre de commerce de Suisse. Forte de ses 2200 entreprises membres, soit environ 80% des emplois privés du canton et indépendante de l’Etat, elle est le porte parole de l’économie et des entreprises locales. Nathalie Hardyn, directrice adjointe, nous explique le travail quotidien de la Chambre.
Avant d’aller plus loin dans l’explication des différentes missions, il est important de garder en tête que cette association, est une « association économique transversale qui s’adresse à tous les secteurs de l’économie » comme le précise Mme Hardyn. En d’autres termes elle défend l’ensemble des entreprises et non un secteur en particulier et surtout elle ne défendra pas un secteur par rapport à un autre, car il ne s’agit pas d’une association patronale.
Sa stratégie se décline au travers de quatre missions :
1. Améliorer les conditions cadres de l’économie
2. Promouvoir ses membres par la mise en relation d’affaires
3. Fournir des services aux entreprises
4. Informer et documenter ses membres
L’amélioration des conditions cadres est une des missions fondatrices de la chambre, on peut même dire que c’est sa raison de vivre et ce qui la différencie d’un « club service ».On peut définir les conditions cadres comme le contexte institutionnel formel dans lequel se déroulent les activités économiques, les éléments favorisant l’attractivité comme par exemple les infrastructures, la fiscalité, les charges sociales. Les quatres principaux sujets sur lesquels la CCIG prend position et défend les intérêts de l’économie genevoise sont : l’aménagement du territoire, la finance/fiscalité, les transports et l’énergie/environnement.
Comment la CCIG influence les conditions cadres ?
Elle intervient à la fois au niveau fédéral et cantonal. Au niveau de Berne cela se traduit par la participation à des consultations fédérales lors de projets d’élaboration de loi. Lors de ces consultations, d’autres associations faîtières sont également sollicitées.
Elle est également représentée lors de commissions consultatives organisées par le gouvernement avec d’autres groupements d’intérêts. La CCIG entretient beaucoup de contacts avec l’administration et les députés afin de faire du lobbying et d’être consultée sur les sujets concernant l’économie.

Son implication ultime est l’organisation de campagnes de votation et en prenant position, leur but étant d’atteindre l’électeur et de le sensibiliser. Pour ce faire, elle va organiser un groupe de travail avec d’autres associations économiques et des partenaires. Ensemble, ils vont définir le message et la ligne graphique de la campagne pour ensuite créer des affiches et mettre en place toute une série d’actions de communication. Certaines actions de lobbying sont plus longues que d’autres, en fonction des sujets. Selon Mme Hardyn et la CCIG, le fil rouge de toutes leurs interventions est « l’intérêt de l’économie genevoise car ce qui est bon pour l’économie est bon pour la population ».
Une autre mission très importante pour la chambre car importante pour ses membres est la promotion de ses membres par la mise en relation d’affaires. Cette mission se traduit par l’organisation de différentes manifestations qui sont autant d’occasions de rencontrer de nouveau partenaires que de nouveux clients ou de nouvelles opportunités. Il y a quatre catégories de rencontres :
Moins attrayant mais tout aussi important, l’un des autres services de la CCIG est de délivrer un certain nombre de documents officiels pour l’exportation de biens et de renseigner sur les formalités à l’international. Dans cet objectif de faciliter le développement à l’international des entreprises, elle co-organise régulièrement des délégations économiques à l’étranger. La dernière s’est déroulée à Singapour. Elle offre également deux services pour permettre de régler plus facilement et plus rapidement des litiges commerciaux grâce à une administration d’arbitrages et de médiation commerciale.
L’arbitrage est un mode de résolution confidentiel des litiges commerciaux, il permet de régler les différends de façon plus rapide et plus économique, les procédures étant plus simples et accélérées dans certains cas. Ce mode de règlement confidentiel est exécuté par des juges privés et le plus souvent spécialistes dans le domaine en question. La médiation est un outil complémentaire de règlement à l’amiable des litiges, la CCIG aide les entreprises ayant un litige à trouver un accord par elles-mêmes. Autrement dit la décision ne vient pas d’une partie extérieure qui va arbitrer ou juger mais ce sont les parties prenantes qui trouvent une solution.
La CCIG est aussi une source d’information et de documentation pour ses membres, les supports sont variés : le bulletin mensuel d’information, la newsletter électronique hebdomadaire et le site internet . Des études approfondies et des enquêtes conjoncturelles sont également à la disposition des entreprises.
On peut conclure en disant que la CCIG est au service de ses membres et de leur développement mais aussi à celui du développement d’un environnement favorable aux entreprises. Si vous êtes chef d’entreprise, vous trouverez certainement un intérêt a être membre de cette association « et vous y trouverez également ce que vous y apporterez ! ».
Sources :
• http://www.cjrs-rcsr.org/archives/24-1/KEBIR.pdf
• Entretien avec Mme Hardyn, Directrice de la CCIG
• http://www.ccig.ch/
Crédit Photo : Cécile ENJOLRAS & Aileen DOAN
Sujet très bien amené. On ressent la touche unique de l'auteur.