Les banques ont des vues sur les femmes. Elles essayent via des évènements, du sponsoring d’attiser leur intérêt. Cette année, dans l’une de nos grandes banques, une femme avait rendez-vous avec un conseiller qui lui a demandé « et votre mari vous accompagnera ? ». Comme si cette femme ne pouvait décider par elle-même.
UBS et Crédit Suisse ont bien réalisé le potentiel que la population féminine représente, soit près de 40% de la richesse mondiale. C’est pour cela que ces établissements financiers soutiennent de plus en plus des conférences sur l’égalité ou le soutien aux programmes d’éducation financière pour les filles.
Selon le Boston Consulting Group, la fortune privée en mains féminine est passée de 34'000 milliards à 51'000 milliards de dollars entre 2010 et 2015. Malgré cela, les services financiers proposés ont longtemps été inadéquates, vu que 65% des femmes se sentent incomprises par leur banquier et que près de 70% des veuves veulent changer de banque au décès de leur mari.
Les femmes dans l’économie
D’après Alexandra Rutsch (responsable de la communication d’Advance) « jusqu’à récemment, il n’y avait aucune donnée sur la distinction du genre dans la finance. Les femmes étaient invisibles et sous-servies ». « L’égalité est un impératif économique et les banques ont un intérêt à devenir plus inclusives ».
Hors des questions de gros sous, les sociétés luttent pour avoir les meilleurs talents en leur sein. Ces dernières, peu représentées, sont une nouvelle cible du recrutement. Les grandes banques assouplissent leur politique et sont plus orientées à des temps partiels et de meilleures conditions pour des congés parentaux.
Un porte-parole d’UBS mentionne que « beaucoup de femmes sont extrêmement bien formée » et que la banque aimerait passer de 25% à 30% de femmes cadres supérieurs. La banque fait attention à maintenir un réservoir de futures cadres lors de ses remplacements de poste.
Quand à Crédit Suisse leur objectif est de porter à 20% le nombre de femmes dans les trois échelons supérieurs de direction pour la banque universelle. Cette orientation est expliquée par le fait que la diversité des genres aide à mieux appréhender les attentes de ses clients. Avec 38.5% de femmes, Crédit Suisse a obtenu la première place de l’indice de diversité publié par la HES de Lucerne.
Les femmes pour les femmes
Le recrutement de femmes et l’aspect clientèle féminine sont étroitement liés. Des recherches montrent que les femmes feront des investissements moins risqués et de façon plus pérenne. C’est cette chaîne de valeur tout au long du processus d’investissement qui est recherchée par les banques pour leurs clientes. Une façon différente d’aborder les flux financiers ce qui implique une refonte des gestionnaires.
UBS a lancé en 2017 un segment de la banque dédié aux femmes suite à une initiative de ses clientes. La direction les a appuyées en vue de revoir sa stratégie et sa façon de communiquer. Un fonds indiciel a même été créé depuis dans le but d’investir dans des sociétés qui font les efforts nécessaires pour l’égalité.
Source : letemps.ch
Image par Gerd Altmann de Pixabay