
Que change la réforme dès janvier 2025 et comment Genève lutte contre la précarité et l’exclusion ?
La réforme de la loi sur l’aide sociale et la lutte contre la précarité (LASLP), entrée en vigueur le 1er janvier 2025 à Genève, remplace la loi précédente adoptée en 2005. Cette réforme est née de constats alarmants : entre 2012 et 2022, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 76 %, alors que la population n’a crû que de 20 %, selon le rapport de l’Hospice général de 2024. Le système était devenu inefficace, stigmatisant et inadapté à la réalité des parcours de vie.
Le nouveau cadre légal a été élaboré entre 2020 et 2023 par le Conseil d’État genevois, en concertation avec l’Hospice général, les communes, les partenaires associatifs, des experts en travail social et les bénéficiaires eux-mêmes. L’objectif consiste à promouvoir une aide sociale humaine, personnalisée et incitative.
La loi s’adresse aux personnes en situation de précarité, y compris les indépendants, les jeunes de plus de 18 ans, les familles monoparentales et les personnes âgées. Elle repose sur quatre piliers : le maintien partiel des revenus en cas d’activité, un accompagnement global (emploi, santé, logement), la simplification administrative (dossier unique), et une logique de co-responsabilité.
Parmi ses avantages, il faut souligner un retour facilité à l’emploi, une meilleure dignité pour les bénéficiaires et une baisse potentielle des coûts à long terme. En revanche, certains craignent une pression accrue sur les travailleurs sociaux, des effets de seuil, ou une complexité dans la mise en œuvre des plans personnalisés.
« Cette réforme me redonne une chance de retrouver une place dans la société. » – bénéficiaire de l’aide sociale, Genève, 2024.
Certains cantons comme Vaud et Neuchâtel observent attentivement la mise en œuvre genevoise, avec l’idée d’éventuellement s’en inspirer. Une évaluation participative annuelle est prévue pour mesurer l’impact réel.
Des recommandations incluent le renforcement des ressources humaines dans les services sociaux, la formation continue des intervenants, une meilleure coordination interinstitutionnelle, et un mécanisme de recours simplifié pour les usagers.
Réussir cette réforme exigera une volonté politique constante, un financement pérenne et une transparence totale dans l’exécution.
Quatre mois après la mise en œuvre de la réforme, il est prématuré de tirer des conclusions définitives ou de s'appuyer sur des statistiques consolidées pour en évaluer les effets. Les premières observations permettent d’identifier certaines dynamiques prometteuses, mais une analyse approfondie reste encore à venir.
Une attention particulière sera portée à l’évolution de cette réforme dans les mois à venir, afin d’en mesurer les impacts concrets sur les personnes concernées, notamment les réfugiés. Une publication complémentaire sera proposée dès que des résultats significatifs pourront être documentés.
Source :
la-tres-attendue-reforme-de-laide-sociale-presentee-par-le-conseil-detat-genevois.html
https://silgeneve.ch/legis/data/rsg_j4_04.htm
https://rapportsannuels.hospicegeneral.ch/2024/
https://silgeneve.ch/legis/index.aspx
Crédit photo : DepositPhotos © lightsource #347327098
Juriste géorgienne diplômée d’un master en droit et basée à Genève, je poursuis actuellement une spécialisation en droit d’asile à l’Université de Fribourg. Je m’investis dans l’intégration professionnelle des personnes réfugiées en Suisse. Engagée dans des programmes académiques et associatifs, j’œuvre pour sensibiliser les employeurs aux compétences de ces personnes qualifiées. Mon parcours allie engagement, expertise juridique et volonté de faciliter une intégration réussie pour tous.