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Pour commémorer le 10ème anniversaire de la disparition du seul et unique Claude Nobs, nous avons décidé de publier une série de quatre articles retraçant ses nombreuses réalisations.
Claude Nobs ne s'est pas contenté de créer et de gérer le plus grand festival de musique du monde. Il a également influencé et eu un impact positif considérable sur de nombreux artistes. Leur participation au festival a relancé leur carrière et leur a permis de s'exprimer à nouveau !
Nous explorerons ici les années 1967 à 1982 !
Claude Nobs, un visionnaire
Claude Nobs était un visionnaire qui a changé le paysage des festivals de musique en créant le Montreux Jazz Festival en 1967. Le festival a commencé modestement, avec un budget de seulement 10 000 francs, avec les performances des pianistes de jazz américains Charles Lloyd et Keith Jarrett.
Il a rapidement acquis une réputation pour sa programmation éclectique et son emplacement idyllique sur les rives du lac Léman.
Des pépites chaque année
En 1968, le pianiste de jazz, Bill Evans, a enregistré en direct au Montreux Jazz Festival. L'année suivante, l'album remporte le Grammy 1969 du meilleur album instrumental de jazz.
La troisième édition, "Swiss Movement", a été enregistrée en 1969 au Festival de jazz de Montreux, avec le pianiste de jazz Les McCann et le saxophoniste Eddie Harris.
Le succès de l'album a contribué à populariser le jazz et à en faire un genre à part entière.
Il est devenu le premier album live de l'histoire du jazz à se vendre à plus d'un million d'exemplaires.
L'édition 1970 du festival a été envahie par la génération "flower power" en accueillant pour la première fois Santana, juste après leur performance à Woodstock l'année précédente.
L'un des moments les plus mémorables de l'histoire du festival a eu lieu en 1971, lorsque le groupe de rock britannique Deep Purple a écrit et enregistré le tube "Smoke on the Water" à Montreux. Les paroles racontent que le groupe était à Montreux pour enregistrer un album au Rolling Stones Mobile Studio, qui fait partie du Casino de Montreux.
Un homme déterminé et convainquant
Le casino a pris feu pendant un concert de Frank Zappa et The Mothers of Invention, et bien qu'il n'y ait pas eu de blessés graves, l'incendie a détruit l'ensemble du complexe du casino.
Malgré ce revers, il réussit à maintenir le festival et l'élargit même à des concerts en plein air et à des projections de films, ce qui démontre la résilience et le dévouement de Claude Nobs pour le festival.
La même année, Claude Nobs a persuadé Aretha Franklin de se produire au festival en lui offrant une boîte de chocolats suisses. Il a également aidé les Rolling Stones à enregistrer leur album "Exile on Main St" au festival.
En 1972, le festival a commencé à inclure un plus grand nombre de lieux et d'événements, tels que des concerts en plein air et des projections de films, avec un concert du légendaire saxophoniste américain Stan Getz.
Des performances légendaires
En 1973, Miles Davis a fait sa première apparition au festival, qui est considérée comme l'une des plus emblématiques et des plus révolutionnaires de l'histoire du festival.
Il a également enregistré l'album "Miles Davis at Montreux" Disc 1, considéré comme un classique du jazz fusion et a consolidé la réputation du festival en tant que plaque tournante de l'innovation et de l'expérimentation.
En 1974, Van Morrison a livré une performance légendaire qui est devenue depuis l'un des points forts de sa carrière.
Deux des moments les plus mémorables de la prestation de Morrison à Montreux ont été
son interprétation de "Listen to the Lion", une chanson hypnotique et émotionnellement puissante ;
Par la suite, en plus des spectacles, le festival a proposé des ateliers et des Master Class pour les musiciens en herbe, offrant ainsi une occasion unique de se familiariser avec le monde de la musique. En ce qui concerne les enregistrements, de nombreux spectacles du festival de 1975 ont été enregistrés et publiés plus tard sous forme d'albums live, notamment Live at Montreux 1975 d'Etta James et Made in Europe de Deep Purple. Ces enregistrements ont contribué à répandre l'influence du festival et de ses artistes dans le monde entier.
Le Festival décerne la Rose d'or de Montreux aux meilleures performances musicales et artistiques, renforçant ainsi sa réputation.
Cette année-là, la vie de Nina Simone était marquée par des difficultés personnelles et professionnelles, notamment le divorce avec son mari et manager de longue date Andrew Stroud, des difficultés financières et des problèmes de santé.
Dans un effort pour trouver un nouveau but et une nouvelle direction, elle a accepté une invitation du gouvernement libérien pour promouvoir la culture et les arts de ce pays. Pendant cette période, elle ne se produisait pas activement et n'était pas en tournée.
Afin de relancer sa carrière et de se faire connaître davantage, elle a accepté de se produire au festival. En outre, Nina Simone était une fan du festival et de son fondateur Claude Nobs, puisqu'elle y avait déjà participé en tant qu'invitée.
Lors des concerts, Nina ne se contente pas d'être exigeante, elle attend aussi de son public qu'il se comporte d'une manière qu'elle juge acceptable. Ayant grandi en assistant à des concerts classiques, Nina refusait de tolérer que quelqu'un parle ou ne soit pas attentif lors de ses concerts, et s'arrêtait souvent de jouer pour les réprimander ou leur lancer l'un de ses fameux regards de mille lieues, comme on peut le voir lors de ce concert "Live at Montreux 1976".
En 1977, Nobs participe à l'organisation d'un concert de soutien à Amnesty International, au cours duquel se produisent des artistes tels que Joan Baez, Jackson Browne et Graham Nash.
Des concerts enregistrés en public
De nombreux concerts du festival de 1978 ont été enregistrés et publiés plus tard sous forme d'albums live, comme "Digital at Montreux, 1980" de Dizzy Gillespie et "The Mad Hatter" de Chick Corea.
La 13ème édition du festival, en 1979, a été l'occasion pour Ella Fitzgerald de se produire. Elle a sorti un album live, "A perfect Match", qui a ensuite remporté un Grammy pour la meilleure performance vocale dans le domaine du jazz.
Plus tard, Marvin Gaye s'est produit au Montreux Jazz Festival de 1980. Alors qu'il sortait d'une période turbulente, cette prestation était considérée comme un come-back et, après avoir visionné d'autres enregistrements de concerts chez Claude Nob, il a accepté d'être filmé sur scène.
Ce fut l'un des moments les plus emblématiques de l'histoire du festival, comme le montre cette vidéo (et celle-ci aussi).
En 1981, le père du funk, James Brown, a donné un concert électrisant au festival. Sa participation à cette édition est sans doute l'un de ses meilleurs concerts, avec des versions classiques de "It's A Man's Man's World".
Cette année-là marque également la dernière apparition d'Ella Fitzgerald au festival.
Pendant la session de jazz de The Cusaders ft Larry Graham, Funky Claude est monté sur scène avec son harmonica à bouche, rendant la jam session unique !
Un logo créé par Tinguely
En 1982, le logo du festival est né : Jean Tinguely, sculpteur et peintre suisse, dessine l'affiche du Montreux Jazz Festival avec son lettrage manuel caractéristique.
Ce que nous avons le plus apprécié, c'est le fait que Nobs ait créé un espace créatif et surtout sûr pour que les artistes puissent s'exprimer librement, alors qu'ils ne pouvaient parfois même pas le faire dans leur propre pays.
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