
Le progrès et la réussite sont avant tout une question de point de vue et de valeurs personnels et culturels. Comme nous l'avions vu dans la première partie de cet article, selon la communauté à laquelle nous appartenons, les styles de vie et les ambitions peuvent être très différentes : de la vie simple en pleine campagne coupée de la technologie à la vie frénétique d'une ville, poussée par des envies individualistes de "super" carrière, "super" maison, de confort et ce, toujours au top de la technologie. Parfois ce mode de vie nous correspond, mais parfois nous ressentons un certain décalage et nous pouvons avoir envie de "nager à contre courant".
Nous nous apercevons que nous cherchons le contact humain, tout en étant déshumanisé, en se cachant derrière des écrans. Nous nous comparons à des machines et nous prétendons travailler à leur rythme. Nous consommons les rapports, nous usons et jetons les gens comme des objets. Nous prétendons toujours à plus, nous possédons toujours plus et au final, nous sommes malheureux. Nous devons être joignables 24h sur 24h et être connectés partout. Pourquoi ? Pour qui ? Cela en vaut-il vraiment la peine ?
Cette quête de sens est évoquée dans le film « La grande bellezza » de Paolo Sorrentino (primé aux Oscars en 2014 pour le meilleur film étranger). Ce film est contesté et vu plutôt comme « la grande décadence » par le milieu populaire qui, derrière une façade de paillettes, au sein des milieux VIP, se trouve confronté aux débauches et au Vide existentiel des acteurs et à leur sentiment d’échec. Le public se rend compte que les ruelles et les monuments de Rome représentent la vraie grande beauté du film, ce qui finalement pourrait être voulu. C’est peut-être une façon de dire « Arrêtez-vous un instant, respirez et prenez le temps d’admirer ce qui vous entoure ». C’est déjà suffisant pour se sentir mieux et apprécier les belles petites choses de la vie. Et si ce n’est toujours pas le cas, qu’est-ce qui nous dérange ? qu’est-ce que nous pourrions faire pour changer cette situation ? Sommes-nous les principaux responsables du résultat de notre vie ? Et si c’était notre dernier jour sur terre, serions-nous satisfaits ou aurions-nous des regrets ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui nous tient vraiment à cœur, que nous aimerions réaliser avant ?
Nous devrions vraiment nous poser ces questions pour être sûrs de ne pas avoir de regrets, pour aller à l’essentiel et pouvoir utiliser le progrès à bon escient sans le subir et être englouti. Il faut savoir dire stop et s’accorder des moments de déconnexion et ainsi être sûrs d’avoir fait le bon choix, celui qui nourrit l’âme et non celui qui nourrit notre portefeuille, en le vidant tout ensuite à cause de problèmes psychosomatiques.
Parfois vous faites beaucoup d’efforts, vous dépensez beaucoup d’énergie pour quelque chose et vous ne comprenez pas pourquoi vous vous sentez vidés. C’est simplement parce que vous vous efforcez d’être quelqu’un qui ne correspond pas à votre réelle nature. Albert Einstein disait « Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » …
Quand vous exercez une profession que vous aimez, qui vous permet de développer vos talents, ou d’être dans un milieu favorable à votre expression, vous n’aurez même plus l’impression de travailler. Vous aurez plutôt l’impression de jouer parce que les énergies sont canalisées dans un domaine qui est le vôtre. Vous gagnerez en vitalité et en enthousiasme.
Prenons l’exemple d’un chef pâtissier qui participe à un concours, ou l’exemple d’un sportif de haut niveau. A part la recherche de performance et le goût pour la concurrence, ils ont des points communs : les nombreuses heures d’entraînement, la recherche d’un challenge.
Ils ne cherchent pas forcement à être meilleurs que les autres et acceptent aussi de perdre, car ils savent que de toute manière, ils gagnent en satisfaction personnelle. Le plaisir est non seulement dans l’atteinte du but, mais aussi dans l’exécution et la répétition des gestes. Et c’est ce plaisir qui leur donne la patience de répéter mille fois la même action jusqu’à atteindre à perfection, sans abandonner ou dévier de leurs objectifs.
Et pour vous ? Quelle serait l’activité qui vous ferait autant plaisir ? En ayant le courage de vous lancer dans ce que vous aimez, vous verrez le stress s’envoler et vous n’aurez plus besoin de devoir vous offrir des activités ou produits relaxants car le calme sera déjà à l’intérieur de vous-même.
Le progrès dans votre vie ne passe pas forcément par des changements radicaux. Des prises de conscience et de petits ajustements suffisent parfois pour nous apporter un équilibre et le bonheur cherché perpétuellement ailleurs. En effet, parfois, nous sommes tellement au plus bas que nous ne voyons plus que le problème vient de nous. Alors, faire quelque chose pour éviter cette situation est vital pour voir à nouveau « la vie en rose ».
Pour cela, il faut commencer par prendre soin de soi. Ce n’est pas à quelqu'un d'autre de faire cela, c’est à nous-même. Vous aurez sûrement déjà entendu des milliers de fois qu’il faut dormir suffisamment, qu’il faut manger plus sainement, faire du sport, etc. Cela ne fonctionne pas toujours et ni vous, ni les médecins, ne comprenez pourquoi. Il y a une petite chose à laquelle nous ne pensons pas, mais qui peut faire la différence : la lumière.
Il est essentiel d’être exposés quotidiennement (ou du moins assez régulièrement) à la lumière du soleil. Même quand il n’est pas très visible, une demi-heure est suffisante pour nous apporter un sentiment de bien-être au bout de quelques jours seulement.
Par exemple, marchez un peu au lieu d’utiliser les transports publics ou votre voiture (si vous n’avez pas le temps pour des randonnées, vous pouvez marcher sur une partie de votre trajet au retour après le travail) : cela permet d’avoir une activité physique qui aide à s’oxygéner et à vider l’esprit.
Regarder les vitrines, le paysage et les gens autour permet de rester ouverts au monde et de ne pas focaliser sur soi-même et les soucis ou les écrans portables. Surtout, évitez d’être constamment sur vos écrans dès que vous n’avez rien d’autre à faire.
Apprenez à apprivoiser le vide pour en faire un moment de détente et non pas pour en créer une angoisse. Apprenez à vivre ce moment de vide et à l’apprécier comme un moment de relaxation, apprenez à respirer et à mettre sur silencieux vos appareils. Et si le silence vous fait toujours peur, profitez-en pour faire connaissance avec quelqu’un qui partage avec vous le même moment d’attente ou quelqu’un que vous croisez dans la rue.
Un autre conseil consiste à être entourés : rencontrez plus souvent vos amis : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
Si, au contraire, vous êtes trop sollicités, prenez un instant pour vous seul chaque jour ou à un moment défini de votre semaine, que ce soit juste pour manger votre plat préféré, pour vous faire couler un bain avec des sels aromatiques, pour aller au cinéma, ou encore pour pratiquer un sport ou un hobby. Il est important de vous faire plaisir, peu importe l’activité du moment, afin que cela engage un minimum votre corps ou vos sens, en laissant libre votre esprit. Ces petits moments nous aident à nous ressourcer et à être bien pendant nos journées.
Faites donc le bilan de votre situation, essayez les petites astuces et, si aucun changement ne s’opère, acceptez le fait qu’un changement radical pourrait être inévitable pour retrouver la joie de vivre. N’attendez pas plus longtemps, respirez profondément, ayez du courage et foncez !
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