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Dans le monde du graphisme, chaque trajectoire est unique, mêlant passion et opportunités saisies au vol. Rencontre avec Marc Aymon, un talentueux graphiste freelance basé à Genève, dont le parcours atypique reflète cette dualité.
Parcours : D’amateur à professionnel
« Au début de mon parcours, je suis autodidacte. J'ai toujours aimé le monde des images, la communication », raconte-t-il avec une pointe de nostalgie. Ses débuts en tant qu’amateur sont motivés par sa passion avérée pour les arts visuels et la création graphique. « Au début, je faisais des flyers pour mes amis, je ne considérais pas encore ce hobby comme un travail potentiel », ajoute-t-il humblement, comme pour souligner le chemin parcouru depuis.
Le destin de Marc prend un tournant décisif lorsqu'il a saisi l'opportunité de faire un apprentissage chez Roger Pfund, une personnalité dans le milieu du graphisme genevois. Pfund est réputé pour son travail iconique qui a contribué à façonner la renommée du design suisse, avec notamment la dernière série de billets de francs français ou le passeport suisse.
« J'ai fait un stage de trois mois chez lui, qui s'est prolongé en trois ans d'apprentissage officieux », nous confie-t-il, évoquant cette période de sa vie où chaque jour était une leçon, chaque projet, une occasion d'apprendre. Ce n'était pas un apprentissage conventionnel, mais plutôt une immersion totale dans le monde exigeant du graphisme. « C'était à l'ancienne, avec le grand maître », sourit-il, se remémorant les longues heures passées à travailler côte à côte avec Pfund, dont les enseignements résonnaient comme des mantras qui guidaient le travail quotidien au sein de l’atelier. Mais au-delà de l’aura de Roger Pfund, le travail d’équipe est, pour Marc, une école de graphisme et de vie, où la rigueur, l’excellence et la bienveillance inspirent encore son travail aujourd’hui.
Chez Roger Pfund, Marc perfectionne son savoir-faire en travaillant sur des projets où la créativité est inséparable des compétences techniques, pour des institutions telles que l’Etat de Genève, le cirque Knie et son affiche de tournée 2011, ou encore La Casa de Moneda Argentina et le billet de 100 Pesos l'effigie d'Eva Peron. Après huit ans d’évolution, de stagiaire à graphiste senior, il se lance en tant que designer indépendant à la fermeture de l’atelier en 2016.
Le graphisme comme passion
Aujourd'hui, Marc poursuit sa carrière en tant que freelance, naviguant avec agilité entre les transformations de son métier et les enjeux du marché. « C'est un métier exigeant, mais c'est aussi une passion qui a perduré », conclut-il. Car pour lui, le graphisme n'est pas seulement un travail, c'est un mode de vie, une expression de soi qu’il faut conjuguer avec les besoins et les objectifs des clients et où chaque nouveau projet, chaque nouvelle rencontre est un territoire à explorer.
L’importance du contact humain
Au-delà des aspects techniques de son métier, Marc insiste sur l'importance du contact humain dans le développement de sa carrière. « Aimer le contact humain, c'est quand même le meilleur moyen de créer de nouvelles opportunités personnelles et professionnelles », affirme-t-il avec conviction. Selon lui, être présent lors d'événements en lien avec son métier ou ses centres d’intérêts est essentiel pour établir des connexions authentiques et faire connaître son travail. « Les gens ont besoin de voir ta tête, ils ont besoin de voir comment tu rayonnes en tant que personne au-delà du graphisme », souligne-t-il, mettant en avant l'importance de la présence physique dans un monde souvent dominé par le virtuel.
Dans le métier très concurrentiel du graphisme, développer son réseau professionnel est une priorité absolue. Mais la connexion humaine est tout aussi essentielle pour alimenter ses références. « Il faut se nourrir des échanges, des rencontres, des discussions », insiste-t-il. « S'entourer de bonnes personnes, même si elles ne sont pas forcément dans ton domaine », ajoute-t-il, mettant en avant l'importance de diversifier ses interactions pour enrichir sa pratique.
Être authentique avant tout
Dans le vaste monde du graphisme, chaque créatif possède sa propre “marque de fabrique”. Marc soulève l’importance de connaître et de développer son point de différenciation pour se démarquer de la concurrence et permettre aux clients de comprendre sa plus-value.
« Il y a des gens qui font du graphisme pur et dur, d'autres qui se spécialisent dans l'animation, et puis ceux qui se concentrent sur le web. Il ne faut pas essayer de copier les autres, mais de connaître ses points forts. », explique-t-il. Marc, lui, se définit comme un « graphiste caméléon » et met en avant sa capacité à s'adapter à différentes situations. « J'ai une formation polyvalente », précise-t-il. « Cela me permet d'aborder chaque projet avec une approche unique, en m'adaptant aux besoins spécifiques de mes clients ».
En fin de compte, dans un domaine aussi diversifié que le graphisme, la clé du succès réside dans la capacité à cultiver son individualité tout en s'adaptant aux exigences du marché et en respectant les personnes avec lesquelles on collabore.
« Ta personnalité, ton approche, ta réflexion, tout cela doit transparaître dans ton travail, mais il est aussi crucial que les clients et les personnes avec qui je collabore se sentent impliquées dans le projet, qu'ils se l'approprient. C'est un échange constant entre partenaires ».
Si Marc devait, à son tour, partager un mantra, ce serait : être fidèle à soi-même et à ses valeurs est la meilleure stratégie pour s'épanouir dans cet univers créatif en perpétuelle mutation.
Pour en savoir plus sur le travail de Marc Aymon : www.marc-aymon.ch
Instagram marc_aymon_graphiste
Linkedin marc-aymon-graphiste
Photo credits :
- DÉMOCRATISER-GE, Identité visuelle pour l’année présidentielle 2023-2024, Etat de Genève
- LA SUISSE, C’EST QUOI ? Catalogue d’exposition, Château de Prangins - Musée national suisse
- LA CANNABINOTHÈQUE, Identité visuelle pour le projet pilote de vente réglementée de cannabis à Genève, Association ChanGE