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Le métier d'architecte face au COVID-19

Écrit par Emmanuel Sanga
Paru le 15 mai 2020

Face au déconfinement progressif suite au COVID-19, nous observons un bouleversement des habitudes et des réglementations au sein des différents corps de métier. À travers cette interview, nous verrons quels ont été les effets de la pandémie sur le métier d'architecte.

 

Aurélio Solivella est un jeune homme âgé de 28 ans. Il a obtenu un diplôme de bachelor of Arts HES-SO en architecture et entame sa troisième année de travail en tant qu'architecte en ville de Genève.

De nature pragmatique, il a tendance à voir le verre à moitié plein. Au sein de ce nouveau monde réinitialisé," il n'y a pas de place pour les décisions personnelles" explique-t-il, ce qui engendre un ralentissement dans les différentes démarches administratives ou dans les projets, dont il a la direction.

 

Premier impact sur le métier

À la suite de l'état de nécessité décrété par l’État de Genève le 16 mars 2020, les divers chantiers du canton n'ont eu d'autre choix que de s'arrêter. Les responsables en charge de la direction des travaux ont du remplir une check-list garantissant la bonne démarche pour la mise en sécurité des divers ouvrages en cours d'exécution. Celle-ci a été mise en place pour la vérification des points sensibles, tels que la sécurisation des installations électriques, le verrouillage des accès et autres, afin de faire face à un arrêt pour une période indéterminée.

Puis, est arrivée la nouvelle pratique tendance du moment : le télétravail.

Le métier d'architecte au bureau est le même que celui exercé à la maison. L'outil de travail principal étant un ordinateur, la création est donc possible à son domicile. La communication hiérarchique en distanciel est à présent facilitée à l'aide de la désormais fameuse application de téléconférence Zoom. Cette dernière permet le partage d'écran en temps réel ainsi que d'informations, de fichiers et autres documents directement vers les intéressés.

Il ne faut pourtant pas se méprendre. Pareillement aux divers corps de métier en Suisse, le milieu de l'architecture à lui aussi connu le chômage à temps partiel. La fermeture des chantiers engendre un fort pourcentage de baisse du taux d'activité. La paralysie de l'activité économique fédérale et donc, par la même occasion, des métiers du domaine du bâtiment cause d'inévitables retards sur les plannings prévisionnels annoncés avant la crise. Ces contraintes rendent alors difficiles la rentabilité du coût d'un employé par rapport aux tâches quotidiennes qu'il était en mesure d'entreprendre.

Le 16 mars, en raison du COVID-19, toutes les phases d'exécution ont du être suspendue et n'ont pu redémarrer qu'à partir du 27 avril 2020. Sur les différentes phases de travail auxquelles prend part le métier d'architecte, la phase d'exécution est la plus rentable, nous comprenons donc que ce temps d'arrêt a eu un impact d'un point de vue financier. Afin de profiter de ce temps mort pour compenser au maximum ces retards, plusieurs démarches ont été effectuées, permettant ainsi d'être à jour en ce qui concerne l'administratif, la facturation ou encore les dessins des plans.

 

Un métier sous le joug de nouvelles règles

Le métier d'architecte contient de nombreuses responsabilités et règles, assurant ainsi la sûreté des individus. Dans le climat actuel, de nouvelles normes sécuritaires viennent s'ajouter à celles déjà présentes. Au sein des chantiers sur lesquels Aurélio Solivella opère, les ouvriers doivent maintenir une distance minimale de sécurité de deux mètres entre chaque individu. Dans le cas où le travail nécessite la proximité de deux ouvriers, celle-ci doit être compensée par le port de visière (de préférence) ou de masque et de gants de protection.

À cela, s'ajoutent d'autres gestes préventifs tels que : se laver et se désinfecter les mains, ouvrir les fenêtres afin d'aérer un maximum la pièce, et s'assurer que les différentes parties présentes sur les lieux respectent ce protocole. On observe également une augmentation des passages des entreprises de nettoyage professionnelles. Ces dernières viennent plusieurs fois par jour nettoyer les objets de contact, c'est-à-dire les poignées de porte, les poignées de fenêtre, les WC, les interrupteurs de luminaire, etc.

 

Vision du futur du métier 

Suite au COVID-19, des habitudes sécuritaires vont être prises. Un ralentissement inévitable des différentes procédures et délais dont ils avaient connaissance est à prévoir, du point de vue du mandataire, de l'ouvrier et du client. Des dépenses supplémentaires viendront inévitablement s'ajouter aux coûts des travaux, afin d'assurer la garantie du respect des nouvelles règles relatives aux normes sanitaires actuellesMais cela ne effraie aucunement Aurélio Solivella. Confiant, il garde une vision positive sur la suite des événements.

 

Photo: clinton bradley

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