
Histoire
Parce qu’elle a vécu la séparation et que la précarité lui a tendu les bras, Kim Grootscholten a créé en avril 2016, l’association un "Toit pour Tous". Cette dernière vit uniquement de dons, ainsi que de l’aide de partenaires. L'ONG a vu le jour pour répondre à des situations d’urgence. Grâce à elle, 85% des résidents ont retrouvé un logement définitif après un séjour avec accompagnement social.
Que cela soit aux Etats-Unis, au Canada ou en Europe, ce modèle de « logement d’abord », permet de mettre fin au « sans-abrisme » d’au moins huit personnes sur dix.
Cette ONG a toujours eu à cœur de proposer des solutions dignes pour les personnes en situation de difficulté et de transition. L’objectif étant de proposer tout de suite un toit. Elle permet d’éviter que leur situation ne se précarise davantage.
Les actions de "Toit pour Tous"
Soyons réalistes ! Avec le travail et la santé, un toit sur la tête reste essentiel pour tout un chacun.
En 2020, la situation et la crise ont encore amplifié la précarité. Grâce à ces domiciles provisoires, des personnes ont pu retrouver une certaine confiance en elles. Des papas et des mamans ont ainsi pu offrir à leurs enfants une certaine stabilité, un espoir.
Visionnaires ? « Toit pour Tous » se dit plutôt précurseur et agissant pour une innovation sociale.
Qui sont les bénéficiaires ?
L’association accueille des adultes, ayant droit ou pas aux prestations de l’Hospice général. Souvent, c’est à la suite d’une situation d’urgence, telle que la violence, l’urgence sanitaire, un divorce en cours, une fin de chômage, des dettes, etc.
Selon les paroles de l’ONG, « pour s’inscrire et avoir un logement, il faut être suisse ou résident suisse, être autonomes, intégrés et avoir encore toutes les facultés pour rebondir ». Il suffit pour cela de s’adresser à : « www.toitpourtous.org » -> « Être aidé », de présenter un casier judiciaire, un certificat de bonne vie et mœurs et un bilan de santé.
Hébergement
A Avusy, le 1er éco-village a vu le jour. Il comprend cinq maisons mobiles, pleines de charme et de tranquillité, aux allures de jardin. Ce terrain a été prêté, jusqu’au 31 décembre 2021. En temps voulu, les personnes seront soit relogées en appartement définitif dans le parc privé, soit auprès des Fondations immobilières du droit public.
Toutefois, si une commune comme celle d’Avusy venait à leur proposer un terrain avoisinant, l’association n’aurait alors qu’à « juste » déplacer cet éco-village nomade.
En attendant, la fondation dispose de quatre villas et trois appartements à Vernier ainsi que de quelques appartements à Chancy, une commune très impliquée.
« Toit pour Tous » dispose aussi d’une structure d’accueil en France voisine, derrière le Salève. Elle a également créé une fondation à l’Ile Maurice, pays cher au cœur de Kim Grootscholten, où l’aide sociale y est inexistante.
La vie s'organise
Les liens se tissent entre résidents qui partagent leurs histoires, les travaux de jardinage, de bricolage. Ils leur permettent de remettre le pied à l’étrier. Plutôt que de partager des appartements avec des personnes instables, toxicodépendantes ou souffrant de troubles psychiques, de devoir prendre sa douche dans les abris PC, la solution se trouve dans la mise à disposition de ces petites maisons ou appartements. Elles permettent la reconstruction et le mieux-être.
La location d’un mobile-home ou d’un appartement est de deux ans au maximum. Le bénéficiaire s’engage à rechercher activement un emploi et un logement définitif durant cette période. La partie prenante doit montrer une implication active dans l’exécution de son contrat vis-à-vis de l’association et en échange de l’aide fournie.
Un programme d’insertion sociale et professionnelle pour la valorisation des compétences avec des ateliers pédagogiques est dispensé par des éducateurs sociaux. Des activités socio-culturelles, sportives ou de loisirs sont animés par des professionnels, partenaires externes mandatés ou membres de l’équipe de l’association.
Le taux de réussite vers l’intégration est de 60%.
Leurs partenaires
Tant de personnes ont un scénario similaire. Elles glissent hors du système et s’isolent. Sans garant et sans réserve financière, il est très compliqué de se faire accepter par une régie. Personne ne veut de quelqu’un au social. Les critères sont parfois difficiles à remplir. Les fondations de l’Etat doivent gérer un nombre important de demandes.
Les personnes qui font appel à « Toit pour Tous » ne sont pas des individus qui décident de devenir marginaux. Le système actuel ne permet plus aux gens d’accéder au logement quand leurs ressources sont trop faibles.
Bien qu’il soit difficile de convaincre les agences immobilières, celles-ci ayant peur des déprédations, des contrats de prêt à usage sont proposés aux partenaires de « Toit pour Tous ». L’association met tout en œuvre afin d’apporter toutes les garanties nécessaires.
De manière temporaire, des propriétaires partenaires peuvent mettre à disposition, à titre gracieux, des immeubles, des appartements, des villas ou des parcelles de terrain. Le but est d’offrir à l’association la possibilité de proposer des hébergements d’urgence aux personnes qui ne présentent pas les garanties nécessaires pour accéder à un logement.
La fondation prend en charge l’assurance, les charges ou encore les travaux de remise en état tel que la peinture, l’installation de cuisine. L’assurance est donnée aux propriétaires que les lieux seront libérés à une échéance préalablement fixée entre les parties.
Les besoins de "Toit pour Tous"
Bien que de nombreux partenaires jouent le jeu, une grande partie des prestations restent payante. C’est pourquoi l’association a toujours besoin de dons (déductibles des impôts).
L’espoir est toujours qu’un miracle intervienne et fasse qu’un terrain ou une barre d’immeuble leur soit donnée.
L’ONG a toujours besoin de stagiaires ou de volontaires juristes, d’assistantes administratives, de fundraisers, de comptables, d’analystes financiers, etc. Ayant plusieurs biens à rénover ou jardins à entretenir, les bénévoles sont toujours les bienvenues.
Leurs objectifs : créer des éco-villages dans toute la Romandie
Concrètement, il s’agirait d’installer des structures légères telles qu’une Tiny house (maison à mi-chemin entre la roulotte et la maison) ou un mobile home, avec un espace de coworking, voire un potager.
Cela permettrait à toutes ces personnes de trouver un logement provisoire, de se reconstruire. Elles pourraient ainsi reprendre confiance en elles, trouver le courage de se relever, de retrouver du travail et un logement fixe.
L’idée serait de dupliquer ces éco-village dans d’autres cantons et de disposer de nouveaux immeubles notamment sur le canton de Vaud, car le besoin est grand.
Et pourquoi ne pas vous rendre à Avusy afin de voir de vos propres yeux ce 1er éco-village ? Vous y serez bien accueillis et tous les renseignements vous seront donnés.
Articles du même auteur :
On croit connaître les samaritains, mais on ne sait pas tout !
La fondation « Sentinelles » : Au secours de l’innocence meurtrie
Les compétences indispensables pour travailler dans le milieu social
Sources :
Interview de Kim Grootscholten
Toit pour Tous
Crédit photo : Toit pour tous
Super intéressant ! Je pense bien que cela n'est pas facile d'implanter un village nomade... Mais, ils pourraient développer des solutions écologiques d'alimentation électrique solaire ou éolienne au village, cela aiderait sûrement à l'acceptation par les autorités locales..