
La première fois que l’on m’a présenté la méthode STAR, j’ai immédiatement fait le lien avec la structure du conte. Lors d’un stage donné par la conteuse Lorette Andersen, j’ai appris que tous les contes sont bâtis selon la même structure. Celle-ci permet au conteur de mémoriser de très longues histoires sans pour autant les apprendre par cœur.
En tant qu’enseignante, j’ai observé que nombre d’élèves apprennent dans un délai très court une quantité plus ou moins importante de données (vocabulaire, formules mathématiques…) dans le but de les restituer à un moment bien défini, celui de l’évaluation. Dans le meilleur des cas, ils oublient presque tout, juste après le test ; dans le pire, leur mémoire les trahit durant l’épreuve – nous verrons pourquoi, dans un prochain article.
En prenant conscience de la structure d’un récit – un conte, une STAR – on peut se l’approprier d’une manière sûre et pérenne. On évite ainsi le fameux trou de mémoire auquel on s’expose en apprenant son texte par cœur. S’approprier la structure du récit permet de le faire sien, de l’assimiler et de pouvoir y recourir chaque fois que c’est nécessaire.
Dans un conte, il y a cinq étapes :
Quant à la méthode STAR, elle repose sur quatre points :
S pour la situation, qui répond aux mêmes questions que la situation initiale.
T pour la tâche à accomplir, le problème à résoudre ;
A pour les actions mises en œuvre pour réussir la tâche ;
R pour le résultat positif obtenu par la mise en œuvre des actions.
En y regardant de plus près, on constate que ces points correspondent aux quatre premières étapes du conte. Qu’il s’agisse du fils d’un pauvre meunier ou d’un employé dans une entreprise, des éléments viennent perturber le quotidien. On se retrouve confronté à des problèmes et on doit passer à l’action pour les surmonter de manière positive.
Comment faire pour ne pas rater une étape ? Comment faire pour se souvenir de ce que l’on veut raconter ? Le mieux est de passer par le dessin – même très basique.
J’ai dernièrement testé cette méthode avec un élève de dix ans. Il devait apprendre un poème en trois strophes. Nous avons lu le poème ensemble et constaté que chaque partie avait la même structure. Sur une page blanche, nous avons dessiné les éléments de chaque strophe de manière à ce qu’ils soient agencés selon le même schéma. Grâce aux dessins, l’élève a appris chaque strophe en moins d’un quart d’heure. De plus, d’une semaine à l’autre, il s’est souvenu de la strophe apprise la précédente fois.
De la même manière, il est possible de retenir un conte dont la longueur équivaut à une vingtaine de pages : il suffit de visualiser l’itinéraire des personnages, les rencontres qu’ils font, les lieux qu’ils traversent et les objets qu’ils utilisent pour se souvenir de toute l’histoire.
Cette méthode est applicable à la STAR, ce d’autant mieux que les faits racontés sont réels, qu’ils font partie du vécu. Il ne s’agit pas d’images mises en mots par un poète, ni d’un récit imaginé il y a fort longtemps : il s’agit des actions menées par la personne qui les raconte. Elles font partie intégrante de sa personne, de son savoir. Elle ne risque pas de les oublier de sitôt !
Afin d’être sûr de pouvoir raconter votre STAR lors de votre prochain entretien professionnel, prenez le temps de réfléchir à sa structure. Ensuite, essayez de l’illustrer par des dessins très simples : un chemin, des bonshommes-bâtons, des symboles… En proposant à votre cerveau une autre manière de raconter votre histoire, vous lui offrez la possibilité de faire des liens entre votre vécu, votre mémoire et votre présent. Alors, à vos crayons !
Dans le même série : Parler de soi avec la méthode STAR
1. STAR pour faire briller ses compétences
Crédit photo : duncan1890 via iStock
Titulaire d’un master en Lettres, j’ai enseigné l’allemand et le français dans de nombreux établissements de l’école secondaire genevoise. En tant qu’enseignante, j’ai développé de nombreuses compétences telles que l’aisance à prendre la parole en public, le plaisir de partager le savoir, la capacité à aider les autres à apprendre. Passionnée par toutes les mythologies du monde, je m’intéresse aux récits qui parlent de l’être humain, de ses interrogations et de ses aspirations. J’aime tant les histoires que je suis devenue écrivaine et conteuse. En tant que rédactrice, j’utilise mes compétences rédactionnelles pour partager – encore – des informations, une réflexion ou des rencontres.