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Première Ligne, Quai 9 : Interview avec son directeur, Serge Longère.

Écrit par Raphael Bonacchi
Paru le 25 janvier 2022

première ligne

Le rôle de Première Ligne

L’association Première Ligne reçoit des consommateurs de drogues, et les guident dans leurs locaux, afin que ces usagers puissent consommer leurs produits entourés, dans d’excellentes conditions d’hygiène et de manière supervisée.

Ces usagers peuvent également rencontrer des médiateurs, des travailleurs sociaux, des infirmières et des médecins, afin d’être entourés en cas de besoins sociaux ou médicaux.

Les usagers sont également victimes d’un manque d’interaction et d’intégration sociale, mis de côté à cause de leur addiction et du jugement sur leur apparence.

 

Des ateliers pour valoriser les usagers

Première Ligne propose également des ateliers participatifs et des rencontres aux usagers, afin qu’ils soient entourés et guidés continuellement et ainsi, qu’ils ne se retrouvent seul, isolé.

De plus, ces ateliers rémunérés valorisent les participants et leur proposent aussi des soins adaptés à leurs besoins, qu’ils ne communiquent souvent pas ouvertement. En suivant ces ateliers, les usagers peuvent reprendre confiance en eux, se sentir plus digne et interagir davantage avec un entourage bienveillant. Cela leur permet tout logiquement aussi de sortir d’une routine qui tourne trop souvent autour des produits qu’ils consomment (faire la manche, rencontrer des dealers, etc.).

 

Un moyen de lutter contre la discrimination

Les usagers sont encore trop souvent victime de discrimination par l’entourage en général, mais aussi par le système de soins et de droit commun & social.

Première Ligne leur permet donc de se reconstruire, en faisant office de maillon, de lien entre la rue et les institutions existantes. Ce pôle de valorisation social permet aux usagers d’avancer à nouveau dans leur évolution au sein de notre société et de s’en sentir « membres » à nouveau, en étant utiles.

 

Des interventions dans les milieux festifs

Première Ligne possède également un dispositif nommé « Nuit Blanche », qui est une équipe qui gère, dans le même esprit, les usagers qui s’aventurent dans la consommation récréative au sein des milieux festifs nocturnes.

Ces associations ont également un service de « Drug checking » qui permet de contrôler la qualité des drogues, afin d’éviter des accidents liés aux produits coupés d’une façon dangereuse avec un pourcentage trop haut ou bas de toxicité. Ce groupe d’intervention se déplace selon les manifestations à travers la ville, tout au long de l’année.

 

Entourer et écouter sans juger pour aider au mieux

Y a-t-il vraiment une « solution » pour aider les personnes usagères de drogue ? Bien que certaines personnes critiquent cette association, ce qui s’y passe et ce que l’on y voit, le mieux qui peut être fait est d’entourer ces personnes, de les sécuriser et de les guider au mieux, afin de les aider à progresser vers un mode de vie plus constructif. Il s’agit de les écouter avec sérieux et sans juger.

 

Les défis & les partenaires

Dans l’ensemble, et après plus de deux ans à la tête de Première Ligne, Serge Longère est très satisfait de l’aide de l’Etat de Genève.

Le lien avec les forces de l’ordre reste cependant à améliorer, afin que l’association Première Ligne puisse continuer à gérer ses habitués et les nouveaux, avec leurs méthodes qui font leurs preuves depuis l’instauration de la politique des quatre piliers, la structure mise en place au milieu des années 80, afin d’entourer les usagers de drogues au mieux à travers la Suisse. Les objectifs de la Police et de Première Ligne sont différents, mais ils doivent toutefois aller dans le même sens, en respectant la position de chacun, et en en laissant à Première Ligne ce rôle qui est leur, avec leur approche, cette disponibilité.

Trop souvent, les policiers arrêtent et contrôlent certains usagers aux abords du Quai 9. Ces lieux sont pourtant prévus pour ces usagers, afin qu’ils circulent librement, y soient entourés. Cela brise alors la confiance crée avec les usagers qui ne viennent plus.

Les policiers municipaux et cantonaux doivent donc être informés/formés, afin qu’ils continuent au mieux leur métier capital, tout en laissant donc à Première Ligne le leur.

Ne pas être dans le jugement moral envers les personnes qui consomment ces drogues est le point de départ que chaque citoyen devrait adopter si ce n’est pas encore fait.

Être dans l’empathie envers tous est vraiment l’attitude à avoir, surtout avec cette épidémie qui a touché le monde depuis quelques mois.

 

Un déménagement à prévoir

En 2021, l’association Première Ligne est toujours très active, les locaux ne sont jamais fermés malgré la Covid-19, et l’avenir s’annonce évolutif à la vue des travaux qui vont être effectués là où se situe leurs locaux. La gare de Cornavin s’agrandissant, Première Ligne va devoir déménager pour 2025 environ.

Tant pour l’Etat de Genève que pour les riverains, la poursuite du travail de Première Ligne n’est pas remise en question. Cependant, et afin de garder cette dynamique et cette proximité, trouver un nouvel emplacement est un peu le souci majeur du moment pour Monsieur Longère.

 

Un lieu central pour l’hébergement et les soins

Ce qui manque peut-être à Genève selon Serge Longère, est un lieu de vie, d’accueil de jour, central, afin que les gens dans le besoin, et pas seulement des usagers de drogues, puissent bénéficier d’un certain confort avec la possibilité de se doucher, d’accéder à un toit (pour des réfugiés, les gens de la rue par exemple). Les lieux existants sont gérés par le Collectif d’Associations pour l’Urgence Sociale (CauSe), et cela entre Caritas, l’Armée du Salut, le bateau Genève, Première Ligne, la maison de la Roseraie. La possibilité d’être hébergé en urgence est possible avec plus de 200 places disponibles. L’association Première Ligne ne tolère pas les dealers, et leurs locaux, les extérieurs, ne sont en aucun cas des « zones de non-droit ». Chaque cas est donc géré avec les méthodes et l’approche professionnelle des médiateurs, infirmiers, accompagnateurs, mis en place par l’association, de façon à protéger au mieux chacun, et à continuer d’agir en conformité avec le rôle pour lequel l’association Première Ligne a été créée à l’origine.

L’horizon 2025 s’annonce coriace, mais pas inatteignable. Serge Longère et ses collègues continuent à se serrer les coudes, afin d’assurer ces services urgents et essentiels pour que chacun des usagers puissent continuellement avoir la chance d’avancer et d’évoluer, dans la même société que nous tous.

 

Première ligne en quelques dates

En Suisse, ces mesures urgentes avaient été prises au milieu des années 1980, par suite des événements tragiques qui avaient principalement secoués la ville de Zurich, plus précisément sur la trop fameuse « Platzspitz promenade », (et plus tard le Letten), qui étaient devenus des lieux de rencontre, de vente, d’échange & de consommation à ciel ouvert.

À la suite de la fermeture par les autorités de ce parc en 1992, les usagers avaient envahi les environs, et donc particulièrement les voies désaffectées de la gare du Letten, à l’abri sous un pont également.

Le film « Platzspitz Baby » (2021), de Pierre Monnard retrace l’histoire vraie, vécue par une jeune fille qui a des parents usagers de drogues, et qui sont habitués des lieux.

Bande annonce officielle

L’association Première Ligne protège clairement les usagers face aux SIDA, et toute maladie qui se propage avec une mauvaise hygiène de vie, et les échanges de seringues trop fréquents. Ces mauvaises pratiques avaient gravement décimé les usagers dans les années 80 et 90.

Photo credit : Première ligne

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