
Dans le précédent article, nous avons vu que nombre d’entre nous pensent que tout ce qu’ils ont accompli jusqu’ici est soit normal, soit dû à la chance. Nous oublions que nous devons nos succès à nos compétences – que nous avons acquises grâce à un apprentissage au sens large du terme – et à nos qualités – celles qui font de nous des individus uniques et dignes de respect. La chance, les opportunités, les autres – ce sont des éléments sur lesquels nous n’avons pas ou peu de prise. Il est donc essentiel de bien connaître et reconnaître nos atouts. Ils nous appartiennent et nous pouvons choisir de les négliger ou de les faire briller.
Cela ne vous correspond pas ? Vous n’êtes pas du genre à vous vanter ?
Il ne s’agit pas de vantardise : il s’agit de mettre en valeur des aspects réels de notre personne. Nos compétences sont mesurables, elles peuvent être modifiées et enrichies. Pour cela, nous faisons appel à des capacités que nous avons développées tout au long de nos apprentissages, qu’ils soient scolaires ou non.
Quant à nos qualités – bienveillance, patience, générosité, persévérance… –, elles font partie de nous et ce serait bien dommage de ne pas les assumer. Cela reviendrait à nier une part importante de notre individualité.
La modestie est une belle chose. Cependant, comme pour toute chose, son excès n’est pas souhaitable, voire carrément rédhibitoire. Être trop modeste ne nous met pas en valeur, non : cela nous rend transparent. Être conscient de sa valeur n’est pas prétentieux. Cela relève d’une bonne connaissance de soi, de ses forces, de ses faiblesses, de ses qualités et de ses défauts.
Dans le présent article, nous allons nous demander comment surmonter cette réticence à nous mettre en valeur.
Je vous propose un exercice mental très simple. Pensez à une personne que vous aimez et qui partage votre affection. Prenez un moment pour vous souvenir d’un exploit, grand ou petit, que cette personne a accompli.
À quelle SITUATION a-t-elle dû faire face ?
Quelles TÂCHES devait-elle accomplir ?
Quelles ACTIONS a-t-elle mises en œuvre pour réussir ?
Quel en a été le RÉSULTAT ?
Enfin, selon vous, quelles sont les compétences et les qualités que cette personne chère à votre cœur a montrées ?
En répondant à toutes ces questions, vous avez commencé à élaborer une STAR pour cette personne. Il est probable que l’exercice vous a semblé relativement facile. Pourquoi ?
Sans doute parce qu’il est souvent plus aisé de reconnaître des qualités et des compétences à ceux que nous aimons, que nous respectons ou que nous admirons. Peut-être même les envions-nous de posséder toutes ces vertus, toutes ces connaissances… Il y a cependant en nous quelque chose qui résonne avec tout cela.
Si nous sommes capables de voir ces belles choses chez les autres, ce n’est pas parce que nous en sommes dénués. Comment pourrions-nous les reconnaître, alors ? Le fait d’être capable d’aimer, de respecter et d’admirer quelqu’un en dit long sur nous. Cela montre que nous sommes sensibles, attentifs et ouverts à la beauté, aux qualités humaines, à l’intelligence. De fait, si nous sommes capables de cela, ne sommes-nous pas alors nous aussi pourvus de ces qualités ?
Faisons un pas de côté.
Ou plutôt, inversons les rôles.
Cette personne chère à votre cœur pose sans doute le même regard sur vous que vous sur elle. Alors faisons à nouveau l’exercice proposé plus haut, mais maintenant, vous imaginez que vous êtes cette personne.
Vous lui avez sûrement raconté un exploit, une histoire qui vous est arrivée et dont vous retirez quelque fierté. Mettez-vous à la place de cette personne et imaginez comment elle répondrait, pour vous, aux cinq questions que nous avons vues plus haut. Un peu plus difficile, n’est-ce pas ?
Pourquoi ne pas lui demander alors de faire l’exercice avec vous ? Expliquez-lui ce qu’est une STAR, faites-en un jeu. Ensuite, écoutez bien ce qu’elle dira de vous et de quelle manière. Quels sont les mots qu’elle va employer ? Comment va-t-elle vous mettre en scène ? Comment va-t-elle souligner vos compétences, vos qualités ? Écoutez avec attention, car l’exercice n’est pas terminé…
Il y a de grandes chances pour qu’elle ait employé le pronom « tu » pour vous raconter la STAR dont vous êtes le ou la protagoniste. Eh bien à présent, reprenez tout le récit à la première personne : racontez votre histoire comme cette personne amie vous l’a racontée – et osez dire « je ».
Pour que l’échange soit équilibré, à votre tour, racontez-lui la STAR que vous avez élaborée pour elle. Vous lui ferez ainsi un joli cadeau. Il se peut en effet que cette personne nourrisse les mêmes doutes que vous à propos de sa propre valeur.
Étonnant, n’est-ce pas ?
Dans le prochain article, nous verrons comment nous approprier le récit de nos exploits pour en faire une STAR. Nous verrons aussi comment aider notre mémoire à la retenir, sans l’apprendre par cœur. Nous irons faire un tour du côté des contes. A ce propos, connaissez-vous le Petit Poucet ?
À bientôt !
Dans le même série : Parler de soi avec la méthode STAR
1. STAR pour faire briller ses compétences
Titulaire d’un master en Lettres, j’ai enseigné l’allemand et le français dans de nombreux établissements de l’école secondaire genevoise. En tant qu’enseignante, j’ai développé de nombreuses compétences telles que l’aisance à prendre la parole en public, le plaisir de partager le savoir, la capacité à aider les autres à apprendre. Passionnée par toutes les mythologies du monde, je m’intéresse aux récits qui parlent de l’être humain, de ses interrogations et de ses aspirations. J’aime tant les histoires que je suis devenue écrivaine et conteuse. En tant que rédactrice, j’utilise mes compétences rédactionnelles pour partager – encore – des informations, une réflexion ou des rencontres.