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Papa Booch : Le kombucha genevois qui fait pétiller l’artisanat local

Écrit par Sophie Laffet
Paru le 26 mai 2025

Papa Booch

À Genève, Rafael Guevara et sa sœur Jaira ont créé un kombucha vivant, local et engagé. Derrière la marque Papa Booch, une vision artisanale du goût, de la santé et du lien humain, brassée à petite échelle mais avec de grandes idées.

Une boisson vivante, née d’une fermentation maîtrisée

Chez Papa Booch, on ne laisse rien au hasard. Chaque bouteille est le fruit d’un processus de fermentation rigoureux, inspiré du microbrassage. Tout commence par une infusion de thé noir combinée à une généreuse dose de sucre destinée à nourrir le SCOBY — cette culture symbiotique de levures et de bactéries qui transforme le mélange en une boisson riche, acidulée et naturelle.

La première fermentation, en cuve ouverte, permet aux levures de produire de l’éthanol, immédiatement transformé par les bactéries en acides organiques. Puis, viennent les aromatisations locales : pêche-gingembre, pomme-poire… « Chaque lot est unique, influencé par la température, les fruits, les cycles naturels. On ne peut pas tout contrôler, et c’est ce qui fait sa richesse », explique Rafael.

Après une légère filtration, la seconde fermentation s’effectue en bouteille ou en fût fermé, créant cette pétillance naturelle tant appréciée. Le résultat ? Un kombucha équilibré, « pas trop acide ni trop gazeux », conçu pour séduire autant les habitués que les novices.

Moins de 0,5 % d’alcool : une rigueur artisanale

Papa Booch tient à proposer un kombucha sain et accessible, classé comme non alcoolisé selon la réglementation suisse. « Il est impossible de fermenter sans produire d’alcool, mais on peut le maîtriser », souligne Rafael. Grâce à un suivi précis des taux de sucre résiduel, d’acidité et de température, leur boisson reste sous les 0,5 % d’alcool.

Contrairement à d’autres producteurs qui s’orientent vers le hard kombucha, Papa Booch revendique une approche “soft” : « Je veux que ce soit une boisson saine, accessible à tous. Pas un substitut à l’alcool. »

Vivre avec le vivant : les défis de la chaîne du froid

Produire un kombucha vivant et non pasteurisé impose une logistique exigeante. « Comme du yaourt ou des carottes », il doit être conservé au frais, sans quoi la fermentation continue. « Sinon, ça change le goût, la texture, tout », explique Rafael. Or, tous les revendeurs n’ont pas les équipements adaptés. « Tout le monde n'a pas de chambres froides pour stocker les produits. »

Pour maintenir la fraîcheur sans compromettre les valeurs artisanales, l’équipe a mis en place une solution de remplacement souple : « Si ça dépasse la date limite, on vous les remplace. On reprend les anciens. » Un système fondé sur la confiance, la qualité et la fidélisation.

Mais les coûts liés à la petite échelle s’accumulent : approvisionnements limités, laboratoire certifié, livraisons fréquentes… « Je peux seulement commander une palette à la fois, ce qui fait que ça double carrément les prix. » Et face aux professionnels, le prix reste un sujet délicat :
« Quand je donne le prix, ils grincent déjà des dents… parce qu’on compare tout de suite avec un Coca acheté 80 centimes et revendu 5 francs. »
Pourtant, comme le rappelle Rafael : « Ce n’est pas un soft, ce n’est pas du thé froid. C’est une boisson qui prend trois semaines à produire, comme de la bière. »

Du B2B au B2C : des abonnements pour se rapprocher des clients

Longtemps orientée vers le B2B (cafés, restaurants, points de vente comme les Bains des Pâquis), la marque Papa Booch explore aujourd’hui une offre B2C ambitieuse. « On fait des abonnements », explique Rafael. Sur leur site, les clients peuvent choisir le format (6, 12 ou 24 bouteilles) et la fréquence (une ou deux fois par mois). Le tout livré directement chez eux, dans le Grand Genève.

« C’est un peu comme un panier de légumes… mais avec du kombucha », ajoute-t-il. Une dizaine de clients ont déjà rejoint cette formule en démarrage. L’équipe souhaite désormais booster cette offre, pour créer un lien plus direct, plus régulier, avec les amateurs de boisson fermentée.

Vers des formats festifs : mini-fûts pour événements

En parallèle, Rafael expérimente aussi des mini-fûts de 5 L, destinés aux particuliers pour des fêtes ou événements. « On a déjà le format, mais il faut encore trouver le bon système pour que ce soit prêt à l’emploi. » Actuellement, cela demande un petit dispositif de CO₂ et un bec de service. « Mais j’aimerais bien, comme les petits fûts de bière, proposer ça en version kombucha. »

Le format a déjà séduit quelques clients, et pourrait devenir une offre régulière — idéale pour les pique-niques, anniversaires ou brunchs entre amis.

Une identité artisanale forte, du nom à l’étiquette

Le nom Papa Booch incarne parfaitement l’esprit du projet : un jeu de mots affectueux (papa du kombucha) et un clin d’œil au terme anglophone “booch”, une abréviation couramment utilisée. C’est aussi une identité graphique soignée, construite avec un graphiste sur la plateforme 99designs. Résultat : une étiquette pétillante, colorée, parsemée de fruits, d’épices et de montagnes suisses. « On voulait des couleurs vives, qui sortent de l’ordinaire », précise Rafael.

Fidèle à leur vision durable, Papa Booch fonctionne avec un système de consigne : les fûts sont récupérés, lavés et réutilisés. Chaque bouteille devient aussi un outil de communication, grâce à un QR code menant au site web.

La communication selon Jaira : vraie, spontanée et humaine

Côté communication, Jaira Guevara donne le ton. Responsable communication et durabilité de Papa Booch, elle gère la présence digitale avec une sensibilité narrative forte. « Je crois très fort en ça, parce que c’est là où les gens vont être prêts à donner et payer le prix quand ils savent l’histoire. »

Sur Instagram, elle montre les coulisses : machines, matières premières, ambiance du labo… « Les gens aiment voir comment c’est fait. Ils veulent du vrai, pas du formaté. » Elle imagine aussi des campagnes participatives, comme une série de vidéos autour de la prononciation de Papa Booch. Une manière ludique de créer du lien, tout en renforçant l’ancrage local et authentique de la marque.

Une histoire de famille et de convictions

Rafael et Jaira ont grandi aux Philippines, dans une ferme durable fondée par le WWF. Agriculture régénérative, énergies renouvelables, compost, autonomie : un environnement qui a profondément influencé leur rapport au vivant. Revenu à Genève en 2009, Rafael découvre plus tard le kombucha et se forme au sein d’une start-up. Il lance en 2024 sa propre microbrasserie avec sa sœur : Swiss Brew, et sa marque Papa Booch.

Leur mission : proposer un kombucha vivant, local, non pasteurisé, qui respecte la nature, les corps et les liens humains. En somme, une boisson aussi sincère que ceux qui la brassent.

Avec Papa Booch, le kombucha devient un manifeste artisanal : fermenté avec soin, distribué avec conscience, raconté avec cœur. Et dans chaque gorgée, un peu de Genève, de nature et de vérité.

 

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Crédit photo : Papa Booch

Sophie Laffet

Titulaire d’un master en Lettres, j’ai enseigné l’allemand et le français dans de nombreux établissements de l’école secondaire genevoise. En tant qu’enseignante, j’ai développé de nombreuses compétences telles que l’aisance à prendre la parole en public, le plaisir de partager le savoir, la capacité à aider les autres à apprendre. Passionnée par toutes les mythologies du monde, je m’intéresse aux récits qui parlent de l’être humain, de ses interrogations et de ses aspirations. J’aime tant les histoires que je suis devenue écrivaine et conteuse. En tant que rédactrice, j’utilise mes compétences rédactionnelles pour partager – encore – des informations, une réflexion ou des rencontres.

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