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Ecole obligatoire et adolescence 3 : l’école est-elle un droit ou un devoir ?

Écrit par Sophie Laffet
Paru le 19 juin 2025

école obligatoire et adolescence 3

A Genève, l’école est obligatoire jusqu’aux dix-huit ans révolus. En d’autres termes, les individus ont l’obligation de suivre des cours et / ou une formation jusqu’à leur majorité. Cette décision politique a pour but d’éviter que nombreux jeunes se retrouvent sans diplôme ou sans formation au moment d’entrer dans la vie d’adulte.

Bien que l’instruction soit un droit figurant dans les Droits de l’enfant, beaucoup d’élèves adolescents occidentaux considèrent qu’il s’agit surtout d’une contrainte. Personne ne leur a demandé leur avis, et peu leur importe que l’école les protège du travail qui exploite les enfants. Ils n’ont pas choisi et c’est là que le bât blesse.

Des choix possibles ?

Denise n’a pas choisi d’inscrire l’allemand – ou toute autre discipline – au programme imposé par le Département de l’instruction publique. Elle a néanmoins choisi de l’enseigner. Comment offrir un choix à ses élèves dans une situation où ils n’en ont pour ainsi dire aucun ?

Denise ne trouvera peut-être pas tout de suite la réponse. Peut-être y en a-t-il plusieurs, en fonction des individus qui constituent la classe. Peut-être qu’une réponse adéquate en septembre ne le sera plus en mai.

Si on veut que les élèves deviennent acteurs de leurs apprentissages, il faut être d’accord de leur donner un espace pour s’exprimer puis les amener à réfléchir à la meilleure attitude possible à adopter.

Ils sont obligés de venir en classe parce que s’ils ne le font pas, ils encourent des mesures disciplinaires et risquent de se retrouver en conflit avec leurs parents. On pourrait donc leur dire que le seul choix qu’ils ont, c’est d’avoir ou non des ennuis avec leurs parents et la direction de l’école. De leur point de vue, ce n’est pas un choix.

On aura beau leur montrer que l’instruction est un droit, ils ne voient que l’aspect contraignant de l’école. Cela ne sert à rien de leur parler des enfants qui n’ont pas leur chance. Il est plus judicieux de les rendre attentifs aux cartes qu’ils ont en main, de définir avec eux leur marge de manœuvre, si étroite soit-elle.

Ils doivent assister à tous les cours, même à ceux qui ne les intéressent pas. Alors comment faire pour qu’ils en retirent malgré tout quelque chose de positif ? Comment faire pour qu’ils ne restent pas totalement passifs ? En les impliquant dans ce questionnement, on pourra peut-être changer leur point de vue sur l’école en général.

Et si la matière enseignée n’était pas l’enjeu essentiel ? 

De même qu’on ne peut pas aimer tout le monde, on ne peut pas trouver toutes les matières intéressantes. Le prof qui s’étonne parce que ses élèves ne comprennent pas combien sa matière est passionnante aura avantage à trouver une solution, s’il ne veut pas que ses cours soient ennuyeux – pour tout le monde, lui y compris – ou ralentis par la discipline.

Reprenons l’exemple de Denise.

A Genève, l’allemand souffre d’une mauvaise réputation depuis des décennies – si ce n’est des siècles. C’est la branche mal aimée. Quand Denise dit qu’elle enseigne cette langue au Cycle d’orientation, elle passe pour quelqu’un de téméraire ou d’inconscient. La détestation de l’allemand se transmet de génération en génération.

Comment faire pour qu’une bande d’adolescents apprenne quelques rudiments d’allemand malgré leurs préjugés ? Comment faire pour qu’ils tirent quelque chose de positif de cet enseignement et de tous les autres ?

On peut commencer par se demander pourquoi on enseigne telle ou telle branche. Pour l’allemand, en Suisse, l’une des raisons est qu’il s’agit d’une langue nationale – la plus parlée, qui plus est. Il y a peut-être une autre raison, plus cynique : tant que l’allemand figurera au programme, il y aura du travail pour celles et ceux qui ont choisi de l’étudier et de l’enseigner… Mais ceci est un autre débat.

Ce qui devrait préoccuper Denise la prof d’allemand, c’est de trouver un moyen pour que ses élèves ne perdent pas leur temps en classe, qu’ils y apprennent quelque chose et qu’ils n’aient pas besoin de se divertir de manière plus ou moins perturbatrice.

Mettons-nous un moment à la place des élèves.

Qu’est-ce que l’adulte qui donne le cours leur apprend qui pourrait leur être utile plus tard ? On peut adapter cette interrogation à toutes les matières enseignées : en dehors du contenu évident, qu’est-ce qu’on apprend d’utile quand on est en classe ?

On peut s’insurger contre l’utilitarisme mais il apparaît que pour les élèves, c’est important. C’est un défi adressé au prof : montrez-nous en quoi ce que vous nous enseignez nous sera utile plus tard. Evidemment, ce n’est pas ainsi qu’ils l’expriment. Il est même probable que les élèves n’aient même pas conscience que leur attitude constitue un défi. La plupart du temps, ce défi se traduit par des phrases du type : « ça ne sert à rien » ou « on aura tout oublié après l’école ».

Finalement, on peut résumer cette situation de la manière suivante :

Denise et ses élèves se retrouvent dans une impasse. Elle doit leur enseigner une matière en respectant un programme établi par d’autres. Elle doit respecter son cahier des charges, tant sur le plan pédagogique que disciplinaire.

De leur côté, les élèves doivent se rendre à l’école obligatoire et respecter les règles qui régissent la classe et l’établissement. S’ils y dérogent, ils encourent des mesures disciplinaires et leur relation avec les adultes risquent de s’en trouver péjorée. Leur marge de manœuvre est pour ainsi dire nulle. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est protester contre le système de manière plus ou moins énergique – voire violente.

Alors quoi ?

Est-ce que Denise et ses élèves sont condamnés à passer toute une année scolaire, les uns à ruer dans les brancards et l’autre à entrer dans un rapport de forces frustrant et bien éloigné de la mission éducative du métier d’enseignant ?

Dans la même série :

Ecole obligatoire et adolescence 1 : Les protagonistes 
Ecole obligatoire et adolescence 2 : un même espace – une autre réalité

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Crédit photo : cteconsulting via iStock

Sophie Laffet

Titulaire d’un master en Lettres, j’ai enseigné l’allemand et le français dans de nombreux établissements de l’école secondaire genevoise. En tant qu’enseignante, j’ai développé de nombreuses compétences telles que l’aisance à prendre la parole en public, le plaisir de partager le savoir, la capacité à aider les autres à apprendre. Passionnée par toutes les mythologies du monde, je m’intéresse aux récits qui parlent de l’être humain, de ses interrogations et de ses aspirations. J’aime tant les histoires que je suis devenue écrivaine et conteuse. En tant que rédactrice, j’utilise mes compétences rédactionnelles pour partager – encore – des informations, une réflexion ou des rencontres.

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